Bonsoir,
En ce moment, une grande fête musulmane , l'Aïd, occupe tout le pays. Ce vendredi (jour férié), les familles ont célébré la soumission d'Abraham à Dieu, qui a porté en offrande son seul fils, ensuite substitué par un mouton.
Depuis le début de la semaine, les achats de mouton au souk ont été LA priorité. Le défilé dans les voitures, les carrioles, à pied a rythmé les rues et la cohabitation avec les habitants dans les appartements, jardins, couloirs des maisons etc. a apporté une certaine diversité (...!), jusqu'au sacrifice du vendredi...
En effet, ces beaux nuages de laine sont égorgés par un homme de la famille ou le boucher, qui passe de maison en maison pour accomplir cette tache (il est dit que la bête doit être couchée sur le flanc gauche et la tête tournée vers la Mecque pour que l'acte soit "valide").
S'en suit 3 à 4 jours de repas où la viande est cuisinée au cœur de plats tous différents (le samedi : dégustation de la tête!) ; visites des familles, voisins, amis autour d'un verre de thé à la menthe et des gateaux ; sortie le soir pour une balade et un café au lait etc.
J'ai été invitée par ma voisine à assister au coup de maitre du boucher avec son couteau.
Je suis restée sagement dans le canapé à attendre que chose se face-).
Ensuite, les brochettes de foie et cœur au cumin ont été une expérience, comment dire, unique...! Avec le plaisir d'avoir passé un très bon moment avec l'ensemble de la famille.
Pendant cette période, grand nombre de personnes rentrent dans leur région (un peu comme à l'occasion de Noël, même si la signification n'est pas la même). C'est le cas d'Abdallah, 14 ans, une de nos jeunes pousses d'artiste. Avec Peter de FairMail, nous sommes partis en "excursion" jeudi pour le raccompagner avec son frère, en voiture.
Après un détour par le souk qui se tient une fois par semaine, nous avons pris la direction de sa maison, à deux heure à dos d’âne/à pied du village ou à environ 30 min de route praticable-15 min de piste-15 minutes à pied...
La famille est composée du père, de 5 garçons âgés de 10 à 21 ans. Leur mère est morte peu après la naissance du dernier. Suite au décès, les enfants ont été placés dans une association pour s'occuper d'eux, qui possède différentes antennes entre Casablanca, Marrakech et Essaouira. Ils sont aujourd'hui tous séparés et se retrouvent à l'occasion de fêtes, 2 à 3 fois par an.
Leur père travaille à Agadir en tant qu'ouvrier de chantier, pendant 3 semaines à un mois avant de revenir chez lui pendant quelques jours, puis de repartir.
Il a eu la surprise en revenant du souk (parti à 6 heures du matin sur sa mule, revenu à 14h30) de tous nous trouver autour du thé. Il n'avait pas revu Abdallah et son frère, depuis plusieurs mois. Et n'ayant pas de moyen de communication pour planifier ou pour prévenir, la rencontre était encore plus inattendue !
Nous avons été plus que chaleureusement accueilli dans leur maison constituée de 2 pièces :
- une pour manger/dormir/entreposer le peu d'affaire possédée (couverture, provisions, quelques vetements)
- une pour cuisiner et stocker l'iceberg de sucre pour le thé à la menthe (bon OK, également pour l'huile d'olive et d'argan faite maison, les denrées périssables etc.)
Pas d'eau, pas d’électricité, juste un toit et une grande maitrise de la vie rurale.
Arrivé à 14h, nous n'avons pu reprendre la route avant 17h30, à la tombée de la nuit. D'une bonté incroyable.
Le papa s'occupe seul de la maison. En tant que chef cuisinier, il a tenu absolument à nous préparer le tajine (cuisson 1h), après notre thé à la menthe-gateaux.
Parlant berbère et pour ma part, toujours que 3 mots de darija (avec ma chance, les deux langues n'ont bien sur aucun point commun...! ), notre communication s'est faite grâce à l'aide de ses enfants et surtout, au travers de son visage plein de bonté. L'écho des ses paroles "bienvenu, bienvenu, vous êtes ici chez vous" n'a cessé de raisonner dans ces quelques m2 de chaleur humaine.
3. Poursuite avec le thé de chine-thé à la menthe/plateau de poids chiches !
4. Et ensuite, dessert avec fruit à volonté!
La nuit commençant à tomber et en perspective du retour, nous avons demandé avec Peter la permission de manger notre pomme dans la voiture. Et là, "pas de problème"! Je me suis retrouvé avec l'arbre entier de pommes et d'oranges dans mon sac. De quoi distribuer à l'ensemble du village...! Je suis presque certaine qu'il n'en restait plus pour cette belle famille, approvisionnée le jour même. Et bien sur, nous ne pouvions partir sans une bouteille d'huile d'olives, pressées par ses soins.
Incroyable...
Sur le chemin du retour, nous avons été accompagné par Abdallah, un de ses frères et son père. La région étant très riche en arganier, ce dernier m'a montré et décrit comment extraire l'huile des fruits de l'arbre.
Nous sommes rentrés, le sac plein de provision, les yeux encore colorés par cet homme pétillant et courageux, séparé de ses enfants par la nécessité de travailler pour subvenir à leur besoin.
Le cœur sur la main...Il parait que c'est la nature même de l'hospitalité berbère.
En ce moment, une grande fête musulmane , l'Aïd, occupe tout le pays. Ce vendredi (jour férié), les familles ont célébré la soumission d'Abraham à Dieu, qui a porté en offrande son seul fils, ensuite substitué par un mouton.
Depuis le début de la semaine, les achats de mouton au souk ont été LA priorité. Le défilé dans les voitures, les carrioles, à pied a rythmé les rues et la cohabitation avec les habitants dans les appartements, jardins, couloirs des maisons etc. a apporté une certaine diversité (...!), jusqu'au sacrifice du vendredi...
Moutons du centre de Dar Attalib dont sont issus deux de nos jeunes photographes, Abdellah et Jaouad |
Colocataire de mon jardin présent jeudi soir, absent à partir de vendredi... |
J'ai été invitée par ma voisine à assister au coup de maitre du boucher avec son couteau.
Le boucher agenouillé, en pleine préparation ... |
Gâteaux de l'Aîd beaucoup plus chouette à regarder (enfin, selon mes goûts !) |
Ensuite, les brochettes de foie et cœur au cumin ont été une expérience, comment dire, unique...! Avec le plaisir d'avoir passé un très bon moment avec l'ensemble de la famille.
Pendant cette période, grand nombre de personnes rentrent dans leur région (un peu comme à l'occasion de Noël, même si la signification n'est pas la même). C'est le cas d'Abdallah, 14 ans, une de nos jeunes pousses d'artiste. Avec Peter de FairMail, nous sommes partis en "excursion" jeudi pour le raccompagner avec son frère, en voiture.
Abdallah en pleine action |
Vallée depuis Ait Daoud |
Après un détour par le souk qui se tient une fois par semaine, nous avons pris la direction de sa maison, à deux heure à dos d’âne/à pied du village ou à environ 30 min de route praticable-15 min de piste-15 minutes à pied...
Souk de Ait Daoud |
"gare" des mules pour une location servant au transport des marchandises |
Maison d'Abdallah |
Abdallah et 3 de ses frères, Peter de FairMail |
Il a eu la surprise en revenant du souk (parti à 6 heures du matin sur sa mule, revenu à 14h30) de tous nous trouver autour du thé. Il n'avait pas revu Abdallah et son frère, depuis plusieurs mois. Et n'ayant pas de moyen de communication pour planifier ou pour prévenir, la rencontre était encore plus inattendue !
Nous avons été plus que chaleureusement accueilli dans leur maison constituée de 2 pièces :
- une pour manger/dormir/entreposer le peu d'affaire possédée (couverture, provisions, quelques vetements)
- une pour cuisiner et stocker l'iceberg de sucre pour le thé à la menthe (bon OK, également pour l'huile d'olive et d'argan faite maison, les denrées périssables etc.)
Pas d'eau, pas d’électricité, juste un toit et une grande maitrise de la vie rurale.
Four fabriqué en terre |
Ruche à partir d'osier recouvert de terre |
Le papa s'occupe seul de la maison. En tant que chef cuisinier, il a tenu absolument à nous préparer le tajine (cuisson 1h), après notre thé à la menthe-gateaux.
1. Thé à la menthe |
2. Tajine au mouton |
Notre chef cuisinier avec son fils ! |
3. Poursuite avec le thé de chine-thé à la menthe/plateau de poids chiches !
Père d'Abdallah |
Peter s'initiant à la tradition marocaine de faire "mousser" le thé |
La nuit commençant à tomber et en perspective du retour, nous avons demandé avec Peter la permission de manger notre pomme dans la voiture. Et là, "pas de problème"! Je me suis retrouvé avec l'arbre entier de pommes et d'oranges dans mon sac. De quoi distribuer à l'ensemble du village...! Je suis presque certaine qu'il n'en restait plus pour cette belle famille, approvisionnée le jour même. Et bien sur, nous ne pouvions partir sans une bouteille d'huile d'olives, pressées par ses soins.
Incroyable...
Sur le chemin du retour, nous avons été accompagné par Abdallah, un de ses frères et son père. La région étant très riche en arganier, ce dernier m'a montré et décrit comment extraire l'huile des fruits de l'arbre.
Arganier |
Amande d'Arganier |
Nous sommes rentrés, le sac plein de provision, les yeux encore colorés par cet homme pétillant et courageux, séparé de ses enfants par la nécessité de travailler pour subvenir à leur besoin.
Le cœur sur la main...Il parait que c'est la nature même de l'hospitalité berbère.